Et si l’IA remplaçait le Créateur ?
C’est la question qui, personnellement, me chahute.
J’ai découvert un post LinkedIn de Matthias Rabiot* qui reprend l’analyse d’Alexandre Astier** à ce sujet : “« devant une œuvre, ce qui nous bouleverse, c’est de savoir que c’est un humain qui a fait ça, et qu’on partage en commun quelque chose qui nous touche; que cet auteur a eu « besoin » de faire cette création. S’il n’y a pas de besoin, ça m’intéresse moins ».
« Prenez Maupassant, quand il tourne sa tête sur Rouen, il ne dit pas « Rouen avec le toit des clochers », non, il dit « Rouen et le peuple pointu des clochers gothiques ». Si une IA avait écrit cette phrase, ça m’intéresse plus, parce que ce n’est pas un humain ».
« Une IA c’est un sachet d’interrupteurs, des milliards, qu’on éteint et qu’on allume. Mais une IA se moque de la souffrance, du doute ou de la frustration.Tu peux dire 2000 fois « tu te trompes » à une IA, elle te répondra toujours « ah, pardon… ».
Je déteste le “marche ou crève”, mais au-delàs de l’avancée de cette technologie, il faut bien reconnaître que grâce à ces outils, la création est rapide. Tout comme les logiciels l’ont été. Et les créatifs qui ont vécus cette transition, ont dû s’adapter. Le programmateur du prompt ordonne mais j’ai encore bien du mal à le nommer Créateur.
*Matthias Rabiot : co-CEO de l’agence de design Graphéine.
**Alexandre Astier : acteur, auteur, réalisateur, compositeur, scénariste, producteur, monteur et musicien.